Art et électricité, les représentations et les usages de l'électricité dans l'art

Quand dans la seconde moitié du 19ème siècle, l'électricité fait son apparition publique lors des grandes expositions internationales et universelles, elle fascine nombre d'artistes.

De statues allégoriques qui ornent les pavillons de ces expositions, comme la statuette en régule de Charles Octave Levy (1880) exposée au musée, jusqu'à la peinture géante de la Fée Électricité de Raoul Dufy en 1937, les œuvres présentées témoignent de la volonté des artistes de donner corps à cette « divinité des temps modernes ».

En 1937 se tient à Paris l'Exposition internationale des arts et des techniques dans La vie moderne. Pour orner le pavillon de la Lumière, la CPDE (Compagnie parisienne de distribution d'électricité - ancêtre d'EDF) commande à Raoul Dufy « la Fée Électricité » qui sera présentée comme le « plus grand tableau du monde » : 60 mètres par 10. Dufy s'inspire des ouvrages de vulgarisation du 19ème siècle pour composer cet hommage à 109 personnages historiques, de Thalès de Milet à Pierre et Marie Curie.

Accompagnant la commande de cette toile monumentale (donnée en 1954 par EDF au Musée D’Art Moderne de la Ville de Paris), une série de lithographie a également été commandée dont Dufy a supervisé la réalisation. C’est cette lithographie géante que vous pouvez admirer dans le nouvel espace Art et Électricité.

A partir du début du 20ème siècle, les plasticiens explorent les applications de l'électricité : ses effets lumineux, magnétiques, sonores ... Toutes les avant-gardes exploitent largement ces nouveaux usages et contribue à la naissance des grands mouvements artistiques du siècle dernier comme le dadaïsme, l'art cinétique, l'art optique ou le pop art, ... 

En 1931, Charles Malégarie, directeur de la CPDE et mécène des artistes d'avant-garde, commande au photographe surréaliste Man Ray un portfolio de dix rayogrammes sur le thème de l'électricité.

Un rayogramme, technique inventée par Man Ray en 1926, consiste à poser sur une feuille de papier sensible photographique des objets plus ou moins transparents et d’exposer cette composition à la lumière.

Rapidement reconnu comme une œuvre majeure, Électricité est sans doute l’œuvre la plus avant-gardiste de Man Ray.

Parmi les œuvres exposées, vous pouvez également admirer :

• Fontaine de Pol Bury  
  Pol Bury, un des fondateurs de l'Art Cinétique, s'intéresse très tôt aux nouvelles technologies. Dans ses Fontaines, en maître du mouvement lent, il exploite l'équilibre d'un dispositif hydraulique pour exprimer l'écoulement du temps dans ce qu'il appelle : ces humbles mouvements de l'immobilité.
• Continuel-lumière de Julio Le Parc  
  Julio Parc est l’un des principaux représentant de l'Optical Art (Op-Art) puis de l'art luminocinétique. Il combine moteurs et lampes électriques pour exprimer un nouveau langage artistique qui se veut accessible à tous.
• Deux œuvres de Costis  
  En domestiquant la foudre comme « sculpture d'énergie », Costis crée un « alphabet de formes éphémères » qui de manière aléatoire et fugace propose une métaphore poétique et symbolique de ce phénomène naturel.
• Trois peintures numériques de Bernard Caillaud  
  Physicien de formation, Bernard Caillaud devient peintre puis photographe. Au début des années 1980, il explore la programmation sur ordinateur et l'art numérique. Ces peintures numériques algorithmiques en caissons lumineux sont le résultat d'un dialogue entre les algorithmes créés par l'artiste et l'image en partie aléatoire qui apparaît à l'écran.

La majorité des œuvres présentées dans cet espace appartiennent à la Fondation groupe EDF. Elles ont été acquises à l'occasion d'expositions monographiques ou thématiques présentées depuis 1990 à l'Espace Fondation EDF - Paris 7e.

Cet aménagement a bénéficié du soutien financier de Mulhouse Alsace Agglomération et d'EDF.

Une partie de l’espace Art et électricité se met en pause à partir du 24 septembre. Les œuvres vont voyager quelques mois pour mieux revenir en mars 2025.